Aquaphobie ? Voici pourquoi ça n’existe pas dans nos piscines

Il est important de rappeler qu’une des caractéristiques importante d’une personne phobique est d’éviter systématiquement l’objet de sa phobie. Et bien, l’« aquaphobie », n’existe pas dans nos piscines ! Et des milliers de personnes y sont taxées à tort d’« aquaphobes ».

En plus de trente cinq ans de recherches sur l’adulte, la peur et le bien-être dans l’eau, nous n’avons jamais rencontré de vrais « aquaphobes », c’est-à-dire des personnes qui auraient très peur de l’eau, en tant qu’élément. En fait, toutes les personnes qui viennent nous voir pour apprendre à nager se sentent profondément attirées par l’eau et elles ont, souvent, déjà beaucoup de plaisir à être dans l’eau, sous certaines conditions :

•    avoir franchement pied, et même, pour certaines d’entre elles avoir les deux pieds posés au sol ;

•    être sûr d’être respectées et que personne ne viendra faire le mariolle trop près d’elle.

Lorsque ces deux conditions sont réunies, ces personnes aiment être dans l’eau. Elles sont profondément attirées par l’eau même si elles ont peur de s’y noyer.

Quand une personne dit qu’elle a peur de l’eau, elle veut dire en réalité qu’elle a juste, dans certaines circonstances, peur dans l’eau. Et ces peurs peuvent être très différentes dans leurs natures et leurs intensités. Dans l’eau, ces personnes sont le plus souvent prisonnières d’émotions contenues, voire inconscientes, qui, lorsqu’elles ressurgissent, les rendent vulnérables dans ce milieu. Elles sont la proie de peurs alimentées par des fantasmes effrayants, mortifères, tout en rêvant d’être autonomes et heureuses dans l’eau. C’est pourquoi il est dommageable de les qualifier d’aquaphobes. Cette étiquette les enferme dans un symptôme inapproprié, dans une prétendue pathologie qui ne correspond en rien à leur vécu et qui nie leur profonde attirance vers l’eau. Cette étiquette ne permet surtout pas de comprendre leurs besoins, ni de retrouver le bien être dans l’eau. Au final, mal étiquetées et niées dans leur attirance et dans leurs besoins, elles se débattent dans une ambivalence insoluble : « J’ai très envie mais j’ai très peur ». Ne trouvant pas l’aide dont elles ont besoin, certaines vont se décourager, voire se dévaloriser.

Une des toutes premières choses que nous faisons, avec les adultes qui viennent suivre nos stages pour apprendre à nager , est de recadrer leur prétendue aquaphobie, la « peur de l’eau » en « peur dans l’eau », peur de se noyer, de mourir étouffé dans l’eau, c’est de l’ablutophobie. Comprendre que l’on a peur dans l’eau et non pas de l’eau est essentiel. Ce n’est qu’à partir de l’instant où la vraie nature de la peur est Identifiée que l’on pourra imaginer les solutions adaptées qui permettrons de s’en libérer durablement.